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Blog anti-crise, vaincre l'hyperphagie
30 juillet 2012

Les déclencheurs

Les causes profondes des crises d'hyperphagie sont une chose. Il faut bien sûr essayer de travailler dessus, mais elles sont complexes, enracinée, intriquées les unes aux autres... c'est le travail d'une vie! En attendant, de faire la paix avec soi même, il faut bien essayer de lutter contre les crises, parce qu'elles n'arrangent pas les choses. Pour cela, il est important d'en identifier les éléments déclencheurs au quotidien.

 

N'étant pas et n'ayant jamais été une mangeuse émotionnelle, je laisse de côté les ressorts émotionnels tels que le stress, la tristesse ...  qui me coupent plutôt l'appétit.

La procrastination en revanche peut me faire manger. Devoir faire quelque chose de peu agréable que je souhaite repousser au maximum m'incite à manger pour me donner une "excuse" pour remettre à plus tard. Ainsi, durant mes études, en période de révision la durée de mes repas s'allongeait, sans forcément que je mange beaucoup plus, mais le temps passé à table était un moment de glande "autorisé", puisqu'il faut bien manger. Maintenant, l'angoisse de devoir "m'y mettre" me pousse à criser pour reculer le moment fatidique. Le problème, c'est qu'après une crise je suis incapable de quoi que ce soit. Je suis trop pleine et c'est désagréable, je n'arrive pas à me concentrer, je suis rongée par la culpabilité, je réfléchi à un moyen de compenser, aux restrictions qui vont annuler les conséquences de la crise... Et je finis toujours par ne pas faire ma tâche initialement prévue, celle qui a déclenché la crise.

Le moteur le plus important de mes crises reste la "Faim", que j'ai du mal à identifier. À force de connaître les périodes de restriction, je sais ce qu'est la "vraie" faim. Et tant que je ne ressenspas celle-ci, j'ai l'ipression de ne pas avoir faim. Seuelement, quand je suis affamée, il est trop tard, la crise est inévitable.

Ensuite vient la frustration. Devoir toujours "raisonner" son alimentation, ne pas manger ce que l'on veut dans les proportions souhaitées. C'est le prix pour manger équilibré, mais si l'on tombe dans l'excès, comme j'ai tendance à le faire, cela fini en une perte de contrôle totale dès qu'un aliment "interdit" touche mon palet ou quand un aliment "autorisé" est consommé en quantité supérieure à celle "prévue". Et là arrive le "foutu pour foutu". Il suffit de peu, un peu trop de pain et au lieu de m'arrêter là en me disant "j'ai dépassé la dose habituellle, mais il était rudement bon aujourd'hui" ou "j'avais plus faim que d'habitude", je m'enquille la baguette en l'espace de quelques minutes. Et bien sûr j'enchaîne avec les aliments "interdits" car je me dis que "foutu pour foutu"... En plus dès le début de la crise, je prévois les restrictions s'en suivant pour l'annuler, alors je mange encore plus ces aliments qui me seront par la suite proscrits jusqu'à une date indéterminée.

Le dernier point reste mon "angoisse du paquet entamé". Je ne sais pas d'où elle me vient celle là, mais c'est la pire car je n'y prends vraiment aucun plaisir. Quand je crise à cause de la faim, j'ai le plaisir de me remplir, de m'appaiser, même si je vais bien au delà du besoin physiologique initial. LEs crises parce qu'il "faut" finir le paquet de céréales ou les paquets de gâteaux, c'est souvent en me forçant, sans aucun plaisir, comme si je devais finir mes choux de bruxelles. C'est juste l'idée du paquet entamé qui m'est insupportable, sans que je ne sache pourquoi. C'est un vrai travail sur moi de me "forcer" à conserver des choses entamées dans mes placards.

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Commentaires
J
Tout d'abord, merci. On ne realise pas toujours l'impacte des mots sur les gens. C'est presque perturbant la manière avec laquelle tu as mis des mots sur mes pensées. J'aurais pu l'écrire ! Cela fait "seulement" quelque mois que je souffre d'hyperphagie. Et à peine plus que j'ai commencé à vouloir maigrir. Après un régime restrictif j'ai perdu 5 kilos en 2 semaines. Ensuite j'ai alterné phase de restriction et de gavage. Maintenant c'est plus nuancée je ne me prive jamais complètement mais ne me lâche pas non plus. J'ai de belles paroles sur ce que je voudrais faire et ressentir mais dès que je suis seule avec moi même je planifie à nouveau des ambitions de perte de poids. Bah oui ! Je ne veux pas m'arrêter sur un échec "le dernier régime pour rattraper la der des der de crise. Après j'irais mieux !" Mais... non toujours pas. Le pire c'est quand je tiens réellement mon régime. Plus je le réussi plus je me gave. Plus je me gave plus je veux maigrir.. etc. Le "foutu pour foutu", la peur du paquet ouvert, les résolutions du lendemain : toute ma vie en ce moment. C'est ça le plus frustrant ! Tout semble tourner autour de la nourriture. J'essaye d'en parler mais rare sont ceux qui me prennent au sérieux. Même ma mère à eu quelque problème à accepter que j'étais malade. Encore maintenant, elle compare les crises et à ses propres gourmandises. Grâce a ce blog j'ai compris que c'était bien réel, que beaucoup de personne souffre en silence. Mais aussi qu'il existe des solutions, soit de l'espoir. Merci encore donc. Courage et bravo à toutes celles qui liraient ceci : le fait de se questionner, de rechercher est déjà une étape. Merci. Merci.
M
Bonjour, ma petite soeur s'est récemment confiée à moi et son histoire me fait beaucoup penser à la votre. Souhaitant de tout coeur lui venir en aide et la soutenir , je souhaite m'y prendre de la meilleure façon. Discuter avec vous m'aiderait beaucoup et me rassurerait. Ou à tout autre personne dans la même situation bien évidemment .<br /> <br /> Je vous remercie pour vos articles qui me permettent de mieux comprendre la situation que vie ma soeur actuellement, bien que je ne puisse pas me mettre à sa place ou à la votre, j'essaye de me faire une idée des épreuves quotidiennes que vous traversez et vous souhaite beaucoup de courage pour la suite.
F
Rarement un article parlant de l hyperphagie ne m'a autant correspondu. Les mots que j'aurais aimé prononcer ! Merci pour ce blog !
C
Wow, j'ai aussi l'impression de me reconnaître parmis vous. L'hyperphagie est souvent mal comprise et on est dans le secret et le dénie. Je suis en train de chercher de l'aide afin de vaincre ce trouble qui m'épuise chaque jour. Je ne sais pas si vous êtes Québecoise mais de trouver des semblables serait l'espoir d'une vie ! Faite signe si jamais vous êtes concerner..
E
Salut<br /> <br /> Je te suis également reconnaissante de tenir ce blog. Je croyais être la seule à passer des heures à manger dans ma chambre, en réalité, nous sommes des centaines d'anonymes, peut-être des milliers. Ce que tu décris est extrêmement clair : le foutu pour foutu, la peur du paquet ouvert, les bonnes résolutions du lendemain... Comme toi, j'essaye de comprendre les causes de ces crises, et pour cela j'ai commencé une psychanalyse. Tu as raison, les causes sont multiples, complexes et liées les unes aux autres. En consultation, nous parlons beaucoup de nourritures affectives, de l'enfance. La solitude et la tristesse peuvent parfois provenir d'un manque plus ancien. Combler, toujours combler. Alors bien sûr, comprendre l'origine des crises n'implique pas leur disparition complète et immédiate. Il faut sans cesse se répéter que non, on n'est pas un monstre, un faussaire, condamné aux crises jusqu'à la fin. On est aussi un corps qui cherche ce qui lui manque, une manière d'exister et de se faire du bien. Courage à toutes, même si vous êtes déjà très courageuses
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Blog anti-crise, vaincre l'hyperphagie
  • Ayant découvert récemment que je souffre de boulimie non vomitive (ou hyperphagie) depuis 5 ans, j'ai décidé pour m'en sortir de tenir un journal alimentaire et d'analyser les causes de mes crises.
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