Les déclencheurs
Les causes profondes des crises d'hyperphagie sont une chose. Il faut bien sûr essayer de travailler dessus, mais elles sont complexes, enracinée, intriquées les unes aux autres... c'est le travail d'une vie! En attendant, de faire la paix avec soi même, il faut bien essayer de lutter contre les crises, parce qu'elles n'arrangent pas les choses. Pour cela, il est important d'en identifier les éléments déclencheurs au quotidien.
N'étant pas et n'ayant jamais été une mangeuse émotionnelle, je laisse de côté les ressorts émotionnels tels que le stress, la tristesse ... qui me coupent plutôt l'appétit.
La procrastination en revanche peut me faire manger. Devoir faire quelque chose de peu agréable que je souhaite repousser au maximum m'incite à manger pour me donner une "excuse" pour remettre à plus tard. Ainsi, durant mes études, en période de révision la durée de mes repas s'allongeait, sans forcément que je mange beaucoup plus, mais le temps passé à table était un moment de glande "autorisé", puisqu'il faut bien manger. Maintenant, l'angoisse de devoir "m'y mettre" me pousse à criser pour reculer le moment fatidique. Le problème, c'est qu'après une crise je suis incapable de quoi que ce soit. Je suis trop pleine et c'est désagréable, je n'arrive pas à me concentrer, je suis rongée par la culpabilité, je réfléchi à un moyen de compenser, aux restrictions qui vont annuler les conséquences de la crise... Et je finis toujours par ne pas faire ma tâche initialement prévue, celle qui a déclenché la crise.
Le moteur le plus important de mes crises reste la "Faim", que j'ai du mal à identifier. À force de connaître les périodes de restriction, je sais ce qu'est la "vraie" faim. Et tant que je ne ressenspas celle-ci, j'ai l'ipression de ne pas avoir faim. Seuelement, quand je suis affamée, il est trop tard, la crise est inévitable.
Ensuite vient la frustration. Devoir toujours "raisonner" son alimentation, ne pas manger ce que l'on veut dans les proportions souhaitées. C'est le prix pour manger équilibré, mais si l'on tombe dans l'excès, comme j'ai tendance à le faire, cela fini en une perte de contrôle totale dès qu'un aliment "interdit" touche mon palet ou quand un aliment "autorisé" est consommé en quantité supérieure à celle "prévue". Et là arrive le "foutu pour foutu". Il suffit de peu, un peu trop de pain et au lieu de m'arrêter là en me disant "j'ai dépassé la dose habituellle, mais il était rudement bon aujourd'hui" ou "j'avais plus faim que d'habitude", je m'enquille la baguette en l'espace de quelques minutes. Et bien sûr j'enchaîne avec les aliments "interdits" car je me dis que "foutu pour foutu"... En plus dès le début de la crise, je prévois les restrictions s'en suivant pour l'annuler, alors je mange encore plus ces aliments qui me seront par la suite proscrits jusqu'à une date indéterminée.
Le dernier point reste mon "angoisse du paquet entamé". Je ne sais pas d'où elle me vient celle là, mais c'est la pire car je n'y prends vraiment aucun plaisir. Quand je crise à cause de la faim, j'ai le plaisir de me remplir, de m'appaiser, même si je vais bien au delà du besoin physiologique initial. LEs crises parce qu'il "faut" finir le paquet de céréales ou les paquets de gâteaux, c'est souvent en me forçant, sans aucun plaisir, comme si je devais finir mes choux de bruxelles. C'est juste l'idée du paquet entamé qui m'est insupportable, sans que je ne sache pourquoi. C'est un vrai travail sur moi de me "forcer" à conserver des choses entamées dans mes placards.